Communiqué du 24 mai 2011
Sécheresse : pour une gestion anticipée et prévoyante de l'eau sans stigmatisation de boucs émissaires !
Pour le Mouvement de la ruralité CPNT, il n'est pas acceptable d'être en situation de restriction d'eau à chaque écart climatique. Les utilisateurs, dont l'activité économique ou ludique dépend principalement de la ressource en eau, ne doivent plus être les seuls boucs émissaires d'une mauvaise gestion de l'eau. Ainsi, il est inadmissible de ne pas avoir mis en œuvre, en concertation avec le monde agricole, une politique ambitieuse de développement d'aides à la création des retenues collinaires ou autres bassins de rétention, partout où la configuration topographique le permettait et où s'en faisait sentir le besoin ! L'une des pistes à creuser pour lutter contre les effets de la sécheresse n'est pas forcément les restrictions, mais aussi et surtout la récupération des eaux avec ou sans traitement. En France, on ne sait pas, ou on ne veut pas, récupérer et stocker l'eau quand il y en a, en hiver et au printemps, avec, pour conséquence, de se retrouver à sec quand on en a besoin ! Cela se fait pourtant depuis longtemps dans de nombreux pays à fort déficit hydrique. De même, il n'est plus acceptable, au vu des grandes politiques de sauvegarde de la biodiversité, de ne pas appliquer les bonnes procédures en terme de gestion d'eau douce. Car, les assèchements, par ouverture abusives d'ouvrages hydrauliques en périodes hivernale et printanière, conduisent inéluctablement à l'assèchement et aux problèmes d'irrigation avec, à la clé, la mort de la biodiversité des zones concernées... Aussi, cette situation est d'autant plus inacceptable que la loi impose depuis fort longtemps le changement de politique en matière de gestion de l'eau douce, en précisant clairement que les ouvrages d'art doivent servir principalement au maintien de l'eau et non à l'assèchement. CPNT invite donc les ministères concernés et les préfets à rappeler et faire appliquer cette règle à tous les organismes gestionnaires de l'eau sur l'ensemble du territoire national. Aux collectivités locales, régionales et départementales, de faire également les efforts nécessaires en la matière pour cofinancer de telles politiques et de telles créations d'ouvrage de retenues d'eau sans se cacher derrière les atermoiements de l'État.
Pour le Mouvement de la ruralité CPNT, il est urgent de rétablir une gestion concertée et intelligente de l'eau, car elle est l'une des principales sources de vie des territoires ruraux, tant pour la biodiversité que pour le monde agricole, halieutique et cynégétique ! L'équilibre est possible : à l'État et aux pouvoirs publics de donner les moyens d'y parvenir.